Aiguisé comme une lame
Walter est un ingénieur DevOps chez AViSTO. En dehors du travail, c’est un passionné de sport, adepte des efforts longs, qui se lance en permanence de nouveaux défis.
Les derniers en date : réaliser un marathon en moins de 2h30, se classer dans les cinquante premiers de la Transvésubienne (VTT) et participer à la Pierra Menta (ski alpinisme). Il nous raconte.
Crédit Photos : Jocelyn CHAVY, photographe officiel de la Pierra Menta.
Q : Courir un marathon, c’est une performance, mais relativement commune. Par contre, le courir en moins de 2h30, c’est une tout autre histoire. Pourquoi un tel objectif ?
C’était l’aboutissement d’une carrière de coureur. J’avais découvert la course à pied à l’armée, mais c’est en 1997 que je me suis inscrit dans un premier club, à Sophia. Comme j’avais des facilités, j’ai été détecté par un entraîneur, qui m’a accompagné dans ma progression. J’ai fait du 800 m, du 1500 m, du 10 km, de nombreuses courses de village. Pour te donner une idée, je suis passé de 37 minutes à 31 minutes 50 secondes sur 10 km.
Puis, avec l’âge, j’ai perdu en explosivité, tout en gardant mon endurance, ce qui est classique. J’ai alors augmenté les distances, avec pour objectif d’amener mes performances du 10 km sur semi-marathon et marathon.
Q : Et ça s’est plutôt bien passé…
Oui, puisque j’ai par exemple gagné deux fois la course « Courir pour une fleur », 21 km autour du Cap d’Antibes, en 2009 et 2010.
Pour le marathon, il m’a fallu un peu plus de temps. La première course, pour découvrir la distance, je l’ai parcourue en 4h. La deuxième, en 2h37, sans être particulièrement préparé. Pour descendre sous les 2h30, j’ai dû mettre en place une préparation pointue.
Q : C’est-à-dire ?
J’ai suivi le programme d’un ami qui courait le marathon en 2h22. C’était une préparation de plusieurs mois, avec des semaines à six sorties pour pouvoir courir 100 à 120 km et être ainsi compétitif.
J’ai également suivi un régime scandinave (diminution de la consommation de glucides pendant quatre jours, pour les augmenter dans les trois jours suivants), je prenais des gels à heure fixe, j’avais trouvé le moyen de diminuer le poids de mes chaussures de 100 grammes chacune… bref, j’optimisais partout.
Q : Et cela a fonctionné ?
Oui, lors du marathon de Nice en 2011, tout s’est déroulé comme dans un rêve. Il s’agissait des Championnats de France, c’était à la maison et je l’ai couru en 2 heures 29 minutes et 52 secondes, ce qui m’a permis d’être classé 9ème.
Q : Impressionnant ! Pourquoi es-tu passé à autre chose alors ?
Vers 32 ans, j’ai commencé à me blesser de plus en plus, une à deux fois par an. Par ailleurs, avec mes 63 kg, je manquais de puissance, ce qui était très limitant dans des cross, souvent courus dans la boue. Il était donc temps pour moi de changer de discipline, même si ça ne m’a pas empêché de réaliser 2 heures et 32 minutes deux ans plus tard au marathon de Marseille.
Q : Pourquoi le VTT et le ski alpinisme ?
J’avais des copains qui les pratiquaient, l’un l’été et l’autre l’hiver, je les ai suivis et ça m’a plu. J’ai alors reporté mes envies de compétition sur ces deux disciplines, même si je n’avais pas les mêmes facilités qu’en course à pied.
Je m’étais fixé pour objectif de me classer parmi les 50 premiers (sur 500) de la Transvésubienne, une course VTT très connue qui relie Colmiane à Nice par les plus beaux sentiers des Alpes Maritimes. Longue d’une centaine de kilomètres, avec 2500 mètres de dénivelé, c’est une course très technique. J’ai atteint mon objectif il y a 2-3 ans.
Q : Et la Pierra Menta ?
Cette course est le graal du ski alpinisme. Elle a lieu chaque année à Arêches-Beaufort, en Savoie. Quatre jours, 10 000 mètres de dénivelé positif au total, pour 90 km à parcourir. Il m’a fallu plusieurs années pour m’y préparer, tant physiquement qu’au niveau du matériel.
Q : C’est une course en duo ?
Oui. Il a donc fallu trouver un partenaire du même niveau, pour pouvoir se soutenir mutuellement mais aussi pour des raisons de sécurité.
En 2020, j’avais un dossard mais la course a été annulée (covid) ; en 2021, elle a été réservée aux professionnels.
Les planètes se sont alignées cette année, puisqu’elle a été réouverte aux amateurs, ce qui m’a permis de la courir avec mon binôme Jérémie, originaire de Savoie.
Q : Comment cela s‘est-il passé pour vous ?
Bien, même très bien. Nous avons terminé 105ème au général sur 196 équipes inscrites. Une belle aventure sportive. Je garderai notamment en mémoire la haie de spectateurs d’une centaine de mètres au col de la Forclaz, le dernier jour : c’était incroyable !
Q : Quand je regarde les résultats, un nom attire mon attention : Killian Jornet, en 3ème position avec son binôme…
Tu cites Kilian Jornet, qu’on ne présente plus et qui a d’ailleurs déjà gagné la Pierra Menta par le passé, mais il n’y a pas que lui. Tu as aussi François D’Haene, qui a remporté quatre fois l’UTMB, ou encore Olivier Jacquemoud, l’ancien binôme de Jornet. C’est un honneur d’avoir participé à la même course qu’eux.
Q : Revenons à toi : ton parcours sportif est peu banal. D’où te vient ce goût de l’effort ?
Mon grand-père, qui était basketteur puis handballeur semi-professionnel, m’a insufflé l’esprit de compétition, il m’encourageait à faire toujours mieux. Parallèlement, mon père adorait la nature, les activités en plein air comme le ski de randonnée. Donc c’est un mélange de ces deux influences.
Dans la vie, le sport m’a permis de m’éclater, a toujours été un booster, une source d’énergie.
Q : Y a-t-il une forme de dépendance ?
Oui, un peu. Tel un couteau, si je ne suis pas suffisamment aiguisé, je ne me sens pas bien. Je cherche constamment l’endroit qui me permettra d’atteindre cette sensation. Dès que j’arrête, je ne me sens pas bien.
Par ailleurs, les gros efforts et la compétition constituent une sorte de nettoyage, de jeûne. J’atteins un niveau d’énergie tel qu’il m’arrive parfois d’avoir du mal à dormir la nuit.
Et après y avoir goûté, on ne s’arrête plus.
Q : La suite pour toi, c’est quoi ?
Avec Jérémie, nous avons participé au tour du Rutor du 31 mars au 02 avril 2022, dans le val d’Aoste.
Ensuite, je dirais du VTT et du ski alpinisme : je ne peux pas te répondre plus précisément, mais ce qui est sûr, c’est que je vais poursuivre les efforts longs, par exemple des 24h en VTT, que j’ai déjà réalisés. Je suis loin d’en avoir terminé !
Q : Pour conclure, un petit mot sur AViSTO ?
J’ai travaillé pour plusieurs ESN à Sophia Antipolis, c’est un type de sociétés qui me correspond bien car je n’aime pas la routine, je m’ennuie très vite.
Je trouve qu’AViSTO est une entreprise très bien, avec une ambiance très humaine, des activités CSE. J’ai une relation de confiance avec mon responsable d’affaires, que j’avais côtoyé par le passé, et tout a été très correct : tout ce qu’on m’a promis a été tenu. Je me plais beaucoup chez AViSTO.